Très bonne lecture de notre article (très apprécié !) sur l’art catholique de déguster le whisky… Ad honorem Jesus !
Adeptes de l’art de boire catholique, la fameuse troisième voie entre l’abstinence craintive et la consommation excessive, nous vous proposons un article qui vous invite à déguster un des merveilleux bienfaits dont notre Seigneur nous a gratifié : le whisky. L’art de boire le whisky est un art thomiste, c’est à dire emprunt de réalisme philosophique. Nous osons même dire qu’en dégustant convenablement un bon whisky, nous prenons de bonnes habitudes qui peuvent permettre à notre intelligence de mieux fonctionner, condition importante pour devenir « Coopérateur de la Vérité » (3 Jn 8), de cette « Vérité qui rend libre » (Jean 8, 32), de cette Vérité qui est Jésus Christ (Jean 14, 6). La lecture de cet article doit être emprunt de la connaissance et de la mise en pratique de la vertu de tempérance, bien sûr !
L’éducation des sens est donc un principe très catholique au service de la Vérité car, comme l’écrivait Saint Thomas d’Aquin :
Nihil est in intellectu quod non sit prius in sensu. (Rien n’est dans l’intellect qui ne soit d’abord passé dans les sens)
De Veritate, De veritate, Questio 2, art. 3, argumentum 19
Un bon whisky se déguste donc avec ses 5 sens, en action de grâce pour la beauté de chaque information qui pénètre notre intelligence par chacun de ces sens.
Avant de se lancer dans la dégustation, il est important d’avoir :
- Le whisky (!)
- Un verre tulipe incolore, qui permet de conserver les arômes et d’apprécier visuellement le whisky. (le verre tulipe à couvercle étant le nec plus ultra !)
- Les amis avec lesquels nous devons savourer ces bons moments et échanger nos impressions.
Commençons par l’audition et le toucher : s’ils n’apparaissent généralement pas dans les descriptifs de dégustation, ils ont leur importance également :
L’ouïe : Seigneur, nous te rendons grâce pour ce que tu nous permets d’entendre
C’est par ce sens que commence et finit toute dégustation : tout d’abord en écoutant le bruit de l’ouverture de la bouteille, puis celui du whisky qui coule doucement dans le verre, enfin les échanges entre amis sur la qualité du breuvage.
Le toucher : Seigneur, nous te rendons grâce pour ce que tu nous permets de sentir par le toucher
Ce sens est en contact avec le verre à dégustation, nous rassurant sur un choix correct.
Viennent ensuite les sens classiques de la dégustation :
La vue : Seigneur, nous te rendons grâce pour ce que tu nous permets de voir
Ce sens nous permet de nous émerveiller devant :
- la couleur qui s’observe en regardant a travers le verre incolore rempli une source de lumière. Une fois l’émerveillement et l’action de grâce passé, sachez que la couleur peut nous donner des informations sur le type de fût dans lequel le whisky a vieilli, ainsi que sur son âge (le whisky non vieilli, new spirit, est incolore à sa sortie de l’alambic).
- la viscosité du whisky qui s’apprécie en observant les traces laissées à la surface du verre (appelées « jambes » ou legs en anglais) lorsqu’on l’agite dans un mouvement circulaire. Prenons garde une fois encore de ne pas analyser trop vite, mais simplement de nous émerveiller tel un enfant. Sachez toutefois que la viscosité nous donne des indices sur le type de fût utilisé et sur la durée de vieillissement.
L’odorat : Seigneur, nous te rendons grâce pour ce que tu nous permets de sentir
Ce sens nous donne des informations étagées via :
- le premier nez qui permet de déceler les arômes les plus volatils en plaçant son nez plus ou moins loin du verre sans effectuer de mouvement de main.
- le second nez qui permet de déceler d’autre arômes en effectuant des mouvements rotatifs avec le verre. On peut également recouvrir le verre quelques secondes avec sa main (ou avec le couvercle si vous avez un verre tulipe à couvercle) afin de concentrer ces arômes. On conseille généralement de laisser tomber une à deux gouttes d’eau dans le whisky en mouvement afin qu’il « s’ouvre », l’idéal étant d’ajouter de l’eau de la source ayant servi à brasser le whisky (difficile si on ne déguste pas à la distillerie !).
Addendum : Suite à de judicieuses remarques de @MichelJanva et @phmaxence, je précise que les hommes-adorateurs ne mettent pas cette goutte d’eau, non pas qu’ils ne veulent pas « ouvrir » le whisky, mais simplement pour ne pas risquer de gâcher ce qui sera perçu par l’ultime sens qui couronne la dégustation :
Le goût : Seigneur, nous te rendons grâce pour ce que tu nous permets de goûter
Ce sens nous donne des informations également étagées :
- l’attaque en bouche est le moyen de distinguer les whiskys gras des secs. Il sert également à évaluer l’harmonie du whisky entre sa saveur et l’approche olfactive précédente.
- le milieu de bouche permet de détailler les qualités du whisky. Si celles-ci se renforcent, on le qualifie de linéaire, si par contre elles changent, on le dit complexe ;
- la finale conduit à apprécier la longueur du whisky ainsi que le retour de nez. Ce dernier est un mécanisme de la perception olfactive qui permet de sentir les aliments une fois dans la bouche. C’est l’ultime partie de la dégustation qui peut parfois réserver de très bonnes surprises !
Comme toute soirée entre amis peut et doit se terminer par une prière de remerciement, des telles dégustations appellent à coup sûr une grande action de grâce, la tempérance étant déjà une belle action de grâce en soi.
Pour finir et pour sourire, une petite histoire (probablement inventée) qui met en scène nos amis G.K Chesterton et Hilaire Belloc :
Lors d’une excursion en Ecosse, ils décidèrent de se prêter à une expérience de dégustation de whisky.
Le premier soir, ils commandèrent chacun un whisky « basique » mélangé à 50% avec de l’eau de source. Ils renouvelèrent l’expérience plusieurs fois, jusqu’à tard dans la nuit et se couchèrent. Le lendemain matin, ils eurent mal à la tête.
Le second soir, ils commandèrent cette fois-ci chacun un irish-whiskey mélangé à 50% avec de l’eau de source. Ils renouvelèrent l’expérience plusieurs fois, jusqu’à tard dans la nuit et se couchèrent. Le lendemain matin, ils eurent mal à la tête.
Le troisième soir, ils commandèrent chacun un Single Malt Scotch Whisky mélangé à 50% avec de l’eau de source. Ils renouvelèrent l’expérience plusieurs fois, jusqu’à tard dans la nuit et se couchèrent. Le lendemain matin, ils eurent mal à la tête.
Ils en conclurent que l’eau de source était de mauvaise qualité.
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