La plupart des pèlerinages des pères de familles se profilent, et la question reste entière : que vais-je aller faire là-dedans ? J’ai tout de même bien d’autres choses à faire que de marcher, dormir à la belle étoile, avoir faim et soif, être courbaturé, rencontrer des personnes improbables… tout cela pour ne pas faire l’essentiel : être auprès de mon épouse, de mes enfants, faire le jardin, repeindre une pièce de la maison…
C’est pourtant vrai qu’il y a tant à faire… pour être un gentil garçon.
Seulement voilà, franchement, le pèlerinage me fait quitter ma maison, ma famille, mes habitudes, mon confort quoi ! Tous les autres week-end de l’année, je suis prêt à sacrifier ce temps pour une ballade, retrouver des amis, participer à une fête, mais pour un pèlerinage, je préfère redevenir le gentil garçon qui ne peut se permettre de quitter la demeure familiale.
Binette ou épée ?
La question est donc la suivante : Où profondément mon désir me porte-t-il : manier avec résignation un pinceau ou une binette ou porter fièrement une épée au milieu d’un champ de bataille ? Si toute l’année notre devoir d’état nous pousse à utiliser pinceaux ou binettes, notre aspiration profonde, notre masculinité, notre paternité nous demande de prendre l’épée, d’être ces guerriers de Jésus-Christ. Laissons John Eldredge (Dans l’ouvrage « Indomptable, le secret de l’âme masculine ») nous évoquer la chose :
« Avant tout le guerrier a une vision, il vise un but qui transcende sa vie, il défend une cause qui l’emporte sur sa propre préservation. La racine de tout nos malheurs et de notre faux ego est celle-ci : nous cherchions à sauver notre vie et nous l’avons perdue. Jésus Christ appelle l’homme à dépasser ce stade, car, dit-Il, « quiconque perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera » (Marc 8, 35) »
Il ajoute :
« L’homme doit avoir un combat à mener ; il doit se fixer une noble mission pour sa vie, une mission qui transcende la foyer et la famille. Il doit défendre une cause, même jusqu’à la mort s’il le faut. »
Tendu vers la cible
C’est bien là l’enjeu de ce pèlerinage, car le père n’est pas uniquement celui qui permet à la famille de subvenir à ses besoins, recroquevillé sur un foyer qui devient alors moyen et finalité, mais il est également le leader tendu vers l’extérieur, cette flèche qui, partant elle-même vers la cible, l’indique à toute sa famille. Cette cible merveilleuse, c’est le Christ.
Et c’est bien notre devoir que d’aller de toutes nos forces à la fin pour laquelle nous avons été créés, c’est-à-dire à Dieu. Ferdinand-Antonin Vuillermet, dans « Soyez des hommes. A la conquête de la virilité » en parle merveilleusement bien :
« Ce chemin du devoir, c’est le chemin douloureux du Calvaire. Pour en gravir les pentes abruptes et rocailleuses à la suite de Celui qui, le premier les a parcourues, portant sa croix, il faut peiner,se meurtrir les genoux, verser ses sueurs et un peu de son sang. Mais qu’importe les souffrances à l’âme qui a compris sa tâche ? Elle sait qu’elle va à la lumière, à la perfection, à Dieu et par conséquent au plein épanouissement de tout son être dans la beauté ! Pour atteindre ce but elle est prête à affronter toutes les douleurs, tous les sacrifices, la mort même. Et à ceux qui sont tentés de la plaindre, elle répète les nobles paroles qu’adressait au connétable de Bourbon, Bayard mourant : « Je ne suis point à plaindre. Monseigneur, je meurs en faisant mon devoir. C’est de vous qu’il faut avoir pitié, vous qui portez les armes contre votre prince, votre patrie et vos serments. » »
En route !
Chers amis, voulez-vous laisser l’épée du combat spirituel du fourreau, engoncée de confort et de toiles d’araignée ou la saisir à pleine main, implorant le Seigneur de la diriger ? Si vous voulez la saisir, consultez vite la liste des pèlerinages des pères de famille, et … en avant !